Sherlock Holmes et le chien des Baskerville
de Arthur Conan Doyle, Richard Unglik

critiqué par Shelton, le 23 novembre 2013
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
C'est tout simplement jouissif....
Il y a quelques années, à l’occasion de ses premières reconstitutions en Playmobil, j’avais eu la chance de rencontrer Richard Unglik. J’avais été séduit par cet homme – cet éternel enfant – qui avait trouvé le moyen de prolonger ses jeux d’enfance en montrant à tous que Playmobil n’était pas seulement un bon jeu d’enfant mais bien un outil qui permettait de visualiser l’imagination, qui donnait corps aux rêves les plus fous… Ce que je ne savais pas encore, c’est que Richard, passionné des aventures de Sherlock Holmes, s’attaquerait à l’un des roman les mieux construits de Sir Conan Doyle ! Dès lors, il quittait la sphère du jeu pour celle du monde policier, pour l’univers holmésien et je ne pouvais que le suivre…

Attention, il s’agit bien plus que d’une adaptation d’un bon roman, vous allez entrer dans un univers complet, riche en détails, exact et rigoureux où tous les fans vont être là à observer, contrôler, mesurer et réfléchir avant de constater que la copie est presque parfaite… Richard Unglik intègre même le « Elémentaire mon cher Watson » qui pourtant est ultérieur à la création de Doyle. Mais, en même temps, comment ne pas évoquer tous les aspects de Sherlock y compris ceux apparus dans les pastiches, dans les adaptations cinématographiques, dans les séries télévisées ou dans les mises en bandes dessinées ? Ici, les références sont complètes et visiblement cogitées, portées et construites par un amateur de qualité, par un professionnel et des aventures de Sherlock Holmes et de Playmobil !

Ce que j’ai le plus apprécié n’est pas tant les reconstitutions du 221 bis Baker Street avec Playmobil – ce qui en soit est déjà un exploit – mais l’ensemble des documents présentés au lecteur, synthèse de tout ce que l’on trouve dans les romans et nouvelles de Doyle : cartes d’identité, de visite et autres, fiches de sécurité de Scotland Yard, reconstitution de la presse, documents complémentaires en tous genres et passionnants, des reproductions de lettres… On n’est plus dans Playmobil, mais bien dans le monde holmésien !

Ce qui surprend le lecteur qui avait feuilleté un peu rapidement l’ouvrage avant de l’acheter, ce sont ces grandes reproductions avec pages dépliées qui montrent une rue entière de Londres ou la lande britannique obscurcie par la nuit… de toute beauté et, surtout, efficace pour se laisser pénétrer par l’ambiance du roman…

Pour nous raconter tout cela, Richard Unglik fait comme s’il s’agissait d’un drame à l’ancienne, d’une pièce de théâtre même si l’unité de lieu est un peu débordée, et il nous présente à la fin tous les acteurs qui ont joué. A nous d’applaudir !

L’ouvrage est constitué de photographies que Richard Unglik a réalisées lui-même démontrant ainsi qu’il est à la fois amateur de Playmobil – on l’avait bien compris depuis longtemps – mais aussi metteur en scène, scénographe, adaptateur, photographe, joueur, enquêteur, fan de Sherlock Holmes et j’en passe et des meilleurs…

Il fait même des émules puisque, lors du dernier salon Kid Expo de Paris, le diocèse de Paris avait reconstitué une grande partie des épisodes biblique en Playmobil ce qui faisait un clin d’œil à son ouvrage La grande aventure de l’histoire, également publié par Casterman comme l’ensemble de ses livres…